Du naturel
Plongé dans la circonspection par cette réflexion digne d'un prix Nobel de philosophie, je me suis alors mis à réfléchir au concept de naturel, m'interrogeant sur sa valeur positive. Après tout, le cancer c'est naturel, la bouse de vache c'est naturel, et même Mika Nakashima, chanteuse qui a une légitimité à chanter du jazz égale à celle qu'aurait sifow à chanter du lyrique, ce n'est que du naturel et du formol. En quel honneur le naturel d'une chanteuse serait un signe de qualité ? Me réveiller le matin le teint vert avec une gueule de bois certifiée naturelle me donnerait donc des qualités artistiques ? La gastro-entérite mérite-t-elle un disque d'or ?
Plus authentique que le pâté de campagne cette artiste dont je tairai le nom pour ne pas attiser les haines farouches de l'imbécilité, mais dont le vrai nom est Yui Yoshioka (elle use d'un nom de scène) ? Quand bien même le naturel serait une qualité à valoriser, il faut être d'une naïveté sans borne pour penser qu'elle s'applique au milieu du show-biz.
Le "naturel", ce n'est rien d'autre qu'une valeur marketing, au même titre que l'ero-kakkoi ou le doctorat en géopolitique de Kumi Koda. Regardez-la cette petite fille, dont je tairai le nom par charité chrétienne mais dont le troisième album, I LOVED YESTERDAY (ET VOUS ALLEZ LE REGRETTER) sortira sous peu, elle est comme vous, elle est juste plus riche, plus heureuse, plus célèbre, plus utile à la société, oeuvrant pour la réhabilitation des dépressifs, si incompris parfois. Elle n'a pas moins de maquillage que les autres, simplement, il se voit moins. Ses vêtements ne coûtent pas moins cher, ils sont juste plus moches. D'ailleurs, le monde du maquillage, toujours en avance en terme de marketing, a inventé le maquillage "nude" pour surfer sur cette vague hypocrite du naturel. Certes, notre petite artiste a de plus en plus de mal à grimacer ses ritournelles sans intérêt, mais c'est sous le poids du fond de teint d'une couleur proche de la carnation de sa peau qu'elle ploie.
Et ça, c'est naturel !